Cers à travers les âges

Avec ses 2566 habitants Cers est un village dynamique, aujourd’hui tourné vers l’avenir, mais dont l’existence se révèle très ancienne.
Il s’est adapté aux différentes mutations au cours des siècles et a connu sa plus grande expansion dans la deuxième moitié du XXe siècle.
A mi-chemin entre Béziers et la Méditerranée, son territoire s’étend sur 785 hectares.

Une occupation du site dès l’époque préhistorique.
C’est sur les hauteurs, site défensif à l’abri des crues de l’Orb, que se situe le 1er village : entre le cimetière vieux et la Grassette aujourd’hui.

Les Cersois gallo-romains

Avant l’épopée de Jules César et Vercingétorix, en 52 av. J.-C., les Cersois étaient déjà des Gallo-Romains faisant partie de la Narbonnaise depuis plus d’un siècle. Les tènements de Chazottes, de La Joie, des Crémats, de La Grassette, de Montloubat, ainsi que des Moutonnes ont fourni de nombreuses poteries, des monnaies à l’effigie d’impératrices et d’empereurs romains, témoins de nombreuses villae romaines établies sur le site.

CERS un village en Languedoc, son château, ses seigneurs.

Cers qui portait le nom de villa Circio en l’an 955, quitte son site primitif vers l’an 1000 pour s’installer autour de son château construit sur une motte que l’on peut situer aujourd’hui derrière l’ancienne mairie.
Plusieurs personnages portent le nom « de Cers ». C’est le début d’une seigneurie « la famille DE CERS » dont on peut suivre la trace jusqu’en 1200.
Après la Croisade des Albigeois, Cers fit partie des terres confisquées en 1222 par Amaury de Montfort.
Au début du XVIesiècle plusieurs familles se succèdent comme « seigneurs de Cers » : De Prades, De Lort, De Lévis.
Cers forme une communauté structurée avec à sa tête des consuls. La communauté possède un four banal, un moulin à huile, et un pressoir vinaire. Témoins de cette époque, deux pigeonniers aujourd’hui intégrés à des habitations sont encore visibles. Les villageois vivent essentiellement de la culture de la terre, olivettes, vignes, mûriers, blé, seigle, avoine, fourrage ainsi que de l’élevage des moutons.

En 1789 Cers compte 230 habitants. Ils sont toujours représentés lors des évènements importants de la période révolutionnaire.

Le 16 mars 1789 Noël Belpel maire et François Antoine Chavardès notable sont les députés de Cers pour le Tiers État et Louis Espic Curé pour le Clergé lors de la réunion de l’Assemblée Générale de la sénéchaussée de Béziers, pour rédiger les cahiers de doléances. Le 14 juillet 1790, le maire et un notable, sont députés pour assister à Béziers à la Fête de la Fédération. Cers se dote d’une Garde nationale. En 1792 un arbre de la liberté sera planté pour célébrer la proclamation de la République.

AU XIXe siècle

La population augmente de 233 en 1836 à 428 habitants en 1896. Vignes, céréales et élevage ovin restent la base de l’économie du village.
Le modernisme s’accélère. Les Cersois disposent d’un bureau télégraphique depuis 1892, d’une pompe à incendie avec un corps de pompiers chargé de son maniement depuis 1887. L’électrification du village débute en 1898.

Au XXe siècle

1914 1918 : 18 Cersois perdent la vie dans la première grande tragédie du XX siècle.
Trois lieux rendent hommage à nos soldats victimes de cette guerre. On note cependant quelques différences : sur le cadre monumental avec noms et photos, aujourd’hui dans la salle du Souvenir de la mairie, nous pouvons y voir seize Cersois. L’un des soldats non natif de Cers n’y figure pas tandis qu’il figure sur le monument aux Morts. Sur le tableau de marbre au fond de l’église, on compte 15 noms. Trois soldats ne sont pas mentionnés, par contre un nom ne figure que sur ce tableau. Suite aux mutineries de 1917 ce soldat est mort en détention à Bougie en 1918. Sur le monument aux morts érigé en 1923 au cimetière puis déplacé en 1995 sur l’Esplanade sont gravés dix-sept noms dans l’ordre alphabétique.
On peut estimer à environ 15% des Cersois mobilisés ceux qui ont perdu la vie durant ce conflit ; un peu moins donc que les 17%de la moyenne nationale.

Lors du deuxième conflit mondial un seul Cersois perd la vie lors de la bataille de la Somme en 1940 mais nombre de jeunes Cersois sont prisonniers et resteront éloignés pendant 5 ans de leur village.

La modernisation du village commence dès la fin du conflit par des mesures de salubrité publique comme en 1946 la mise en place du tout-à-l’égout. Cette même année sont électrifiés les écarts. En 1951 Cers aura même une halte SNCF. L’extension du village débute par le premier lotissement au-delà de la cave coopérative. Le village ne cesse alors de s’accroître.

Origine du nom : plusieurs hypothèses

Du nom de Cercius ou Circius, dieu gaulois personnifiant le fort vent d’ouest qui souffle dans la région.
Ou Circos nom d’un gaulois propriétaire d’un domaine terrien devenant plus tard le village. Plusieurs seigneurs porteront le patronyme « de Cers ».
Ou Circium sorte de chardon poussant dans les zones humides du delta de l’Orb qui divaguait alors jusque sur le site du futur village.
Ou Circum village en circulade  allusion aux maisons accolées en cercle autour du château …

Le Blason

Blason imposé au XVIIe siècle : « de sable au sautoir losangé d’argent et de sable ».

De sable : de couleur noire.
D’argent : de couleur blanche ou argentée.
Sautoir : pièce en forme de croix de saint André (X).
Losangé : attribut d’un écu ou d’une pièce couverte de losanges égaux et d’émaux alternés.

L'animal totemique : le lapin de Cers

En 1936, un chasseur, quelque peu vantard, affirma avoir vu, dans la campagne cersoise,  un lapin «  plus gros qu’un âne »  d’où sa représentation aujourd’hui.

Le lapin fut capturé, et ramené au village. Lapin certes «  normal » mais que l’on trouva si beau qu’on le garda jusqu’à sa mort.

Puis on l’empailla et il devint la mascotte du village.

Autel Wisigothique VIIe siècle

Une nécropole wisigothique était située non loin de l’emplacement du cimetière vieux actuel.

La première chapelle ou église a été érigée à proximité. De cette église pourrait provenir une table d’autel, dite à cuvette, préromane, qui depuis des décennies était visible dans un muret de clôture, avenue de la Condamine, face aux halles.

Restaurée en 2004, elle est exposée dans le hall de la mairie.

L'église

La première mention de l’église Saint-Geniès de Cers remonte à 1107. Elle était alors sur la colline de Montloubat. Fort endommagée lors des Guerres de religion, elle tombera peu à peu en ruine.

En 1661 une nouvelle église est édifiée dans le nouveau village, plus près du château et des demeures des Cersois. Moins grande et moins haute qu’actuellement elle est dépourvue de clocher. Après avoir subi les péripéties révolutionnaires de 1789, qui l’ont privée un certain temps de l’exercice du culte- le 3 mai 1794 l’église devient «temple de la Raison » – elle est agrandie en 1853 et dotée d’un clocher en 1861.

Encastrée dans sa façade, à droite de l’entrée on distingue une pierre décorée de feuilles d’acanthe d’époque préromane.

Classée Monument historique par arrêté du 11 septembre 1957, elle pourrait provenir de l’ancienne église.

La Fontaine Vieille

Après s’être alimentée auprès d’une source, la communauté de Cers se dote, en 1639, d’une fontaine publique avec abreuvoir pour les bestiaux et lavoir.

Baptisée au fil du temps la Fontaine Vieille, cette imposante construction surmontée à l’origine d’une croix, s’élevait à l’angle des l’actuelles avenues de la Condamine et Jean Laures.

Indispensable à la vie de la communauté elle fut l’objet de nombreux travaux de réparation au cours des siècles avant d’être supplantée par une nouvelle fontaine et son abreuvoir, en 1852 place de l’église. Celle-ci existera jusqu’en 1936.

La Fontaine Vieille sera avec son abreuvoir restaurée et transférée dans la cour de la mairie en 2004.

La grande éolienne du Chemin du Moulin

L’alimentation en eau fut un problème récurrent au cours des siècles. Plusieurs puits alimentaient le village.
Le projet de grande adduction d’eau débute en 1912 par le forage du puits artésien à l’actuel chemin du Moulin.

En octobre 1913 sont installées des machines nécessaires au projet d’adduction d’eau dont une éolienne, moulin à vent associé à une pompe, le tout relié au réservoir communal situé à une distance de 1083 m et à une altitude de 24,63 mètres (Montée des bassins). L’éolienne fonctionna de 1913 à 1936 et fut restaurée en 2017.

L'Hôtel de ville aujourd'hui

Depuis 2004 les bâtiments du groupe scolaire, construits en 1904, abritent la nouvelle mairie inaugurée le 10 avril 2004 pour le centenaire de la construction de cet édifice.

L’ancienne mairie : 1945-2004

Au XVIIIe siècle, face à l’église, se trouvait à cet emplacement la maison consulaire. La cloche de l’horloge est d’origine ; elle date de 1721.
Les délibérations du conseil municipal se font dans ce lieu jusqu’en 1827 quand la municipalité achète de nouvelles bâtisses.
La mairie s’installera alors au 4 de l’actuelle rue du Mistral, et en 1845 au 11 de l’actuelle rue de l’Occitanie.
1945 marque le retour de la municipalité à l’emplacement de la maison consulaire. Cette bâtisse, appelée aujourd’hui « Ancienne Mairie », exerce sa fonction d’Hôtel de ville jusqu’en 2004.

Le Canal du Midi

Classé depuis 1996 par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité, le Canal du Midi traverse le territoire de Cers sur environ 1 km.

Le Canal Royal du Languedoc appelé aujourd’hui Canal du Midi, achevé en 1681, servira jusqu’à l’arrivée du chemin de fer au transport de diverses marchandises : vin bien sûr mais aussi les pierres de construction du clocher. Le village ne s’est pas étendu de ce côté-ci : en cause, des terrains inondables, des eaux stagnantes. Ce n’est qu’en 1785 que débute la réalisation d’un chemin reliant le village au « grand chemin de Béziers à Agde ». Prolongé en 1789 jusqu’au Canal Royal, il deviendra l’actuelle Avenue de la Promenade.

Il est à noter que le canal oblige longtemps les Cersois à faire un long détour par le Pont de Caylus seul pont jusqu’à la veille de 1930 pour atteindre leurs terres de la plaine. C’est seulement en 1927 qu’un projet de nouveau pont voit le jour. A proximité du canal s’établit cependant au XIX S un aubergiste, dans un grand corps de bâtiment encore visible aujourd’hui qui connut diverses affectations.

Aujourd’hui le canal est utilisé pour la navigation de plaisance et ses berges sont un agréable lieu de promenade pour les piétons ou les cyclistes.